Une voix incertaine surgit d’un paysage aride. Les lieux, eux, parlent aussi, même s’ils sont construits par les bribes de souvenirs d’anciens soldats. Quelle est cette mise en scène ? Comme une archéologue numérique et ambigüe, la voix nous invite à le découvrir, en soulevant un à un les voiles de ce théâtre de la guerre.
Le machinima est une pratique vidéo qui consiste à enregistrer des images et du son dans un jeu vidéo pour monter un film. Cette pièce à été créée à partir d’images du jeu vidéo America’s Army : Proving Grounds (2013), qui a été développé par l’armée américaine comme forme d’outil de communication.
Le film Alter-ed est une enquête sensible sur les espaces du jeu vidéo et sur la représentation de la guerre dans un objet de divertissement et de communication militaire. Monté à partir de captures d’écrans et de voix modifiée par ordinateur, il interroge l’altérité dans un espace aussi aride qu’un champs de bataille virtuel.
Membre du collectif d’artistes Liminal4, Sébastien Faivre-picon développe une pratique pluridisciplinaire. Vidéos, peintures, dessins, écritures, performances et installations sonores sont les formes multiples que prennent sa recherche artistique focalisée sur les notions de matière et de présence. Enfant joueur en premier lieu, immergé très tôt dans un univers numérique, il découvre ensuite la peinture en école d’art, ce qui a été le point de départ de son travail qui explore un retour au corps et à la matière. Très vite, il s’est étendu à d’autres médiums. Sa pratique peut être considérée comme une recherche d’incarnation où des formes fragiles oscillent sur une ligne de crête, entre physique et virtuel, unité et fragment, présence et disparition.
Les jeux vidéo, mondes construits où se retrouvent condensés différents enjeux politiques et poétiques, sont souvent les terrains de ses enquêtes sensibles. Ils sont vus comme des territoires complexes, entre espaces de potentiels et outils de pouvoirs.

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